21 juillet 2006

I tûze come mî

I n'a in'saki qui tûze come mî, dji copeye:
Réflexions de vacances sur la fracture numérique et les bonnes âmes qui veulent la réduire.

Assis au bord de la fracture, du côté « numérique » évidemment, je médite et je regarde de l’autre côté.

Je regarde de l’autre côté avec nostalgie et j’essaye d’imaginer ce que le paysage pouvait être avant que cette fracture se produise.

Au fond de cette fracture - ma méditation en est perturbée - ce ne sont que cris et grincements de dents. Des jeunes, des vieux, des exclus qui ont voulu sauter la fracture et sont tombés dedans, déroutés, stressés, déprimés, victimes de notices incomplètes ou approximatives, de services techniques (« helpdesks ») incompétents, de programmes erratiques, de pirates (« hackers ») ou de virus agressifs. Tout autour d’eux, une mer de dollars, un nuage d’euros et combien d’autres avatars du dieu argent .

De l’autre côté, des gens heureux, qui vivent hors du temps, fument leur pipe sur le seuil (fumer n’est pas encore un délit), ou lisent. Ne connaissant pas les Gameboys, ils jouent aux cartes avec des amis, ne connaissant ni le chat, ni le MP3, ils parlent à leur voisins. Ils écrivent encore un français correct, non pollué par les SMS et le chat.

Il parait que quand la fracture sera suffisamment réduite, à coup d’aides et de subsides de la Région Wallonne, on mettra ceux qui resteront de l’autre côté, dans des réserves. Et on pourra visiter, en payant par carte de crédit et en réservant au préalable par Internet, bien sûr. Ce sera Numeric Analphabetic Park.

1 Comments:

At 7:52 PM, Blogger CITRON, Innocent said...

extra !

 

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